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Didier Pazery

Didier Pazery, né en 1967 à Aix-en-Provence, est photographe professionnel depuis 1996. Didier partage son activité entre des commandes et des travaux personnels. Son travail sur la mémoire de la Grande Guerre, commencé en 1996 et terminé en 2014, a été publié dans de nombreux magazines en France et à l’étranger et a été exposé dans des musées et des lieux publics, avec pour point d’orgue une installation monumentale à la gare de l’Est à Paris en 2014.

Le reportage sur les rites syncrétiques afro-brésiliens a été réalisé lors d’un voyage à Rio de Janeiro à la fin de l’année 1995. En immersion dans la Cidade de Deus, le photographe a été le témoin privilégié de rituels d’Umbanda propres à la région de Rio.

Série « Possessions »
« Au Brésil, les cultures du monde se mêlent comme nulle part ailleurs, et c’est peut-être à Rio de Janeiro que ce mélange est le plus complexe. Les traditions populaires y ont créé une religion syncrétique extrêmement riche, l’Umbanda, mêlant aux croyances animistes africaines, les saints de la religion catholique ainsi qu’une forme de spiritisme.

Les rites de l’Umbanda font appel à la transe, comme moyen permettant d’entrer en communication avec les esprits des morts dans des cérémonies collectives, qui sont aussi l’occasion d’honorer les divinités des éléments issus des traditions africaines. Et c’est à Rio, sur une plage, que j’ai par hasard, assisté à une offrande en l’honneur de la déesse de la mer, Jemanja qui est associée à la Vierge Marie… (…)

J’étais arrivé chez un Pai de Santo, un chef spirituel dans les cultes syncrétistes afro-brésiliens. (…) Ils semblaient sincèrement touchés et fiers que je veuille photographier leurs rituels et m’encourageaient à le faire. J’ai donc tenté de restituer dans mes images la vérité que je ressentais dans leurs transes. Il y avait des moments de basculement, la danse devenait brutalement possession et, dans ces moments, je ne pouvais douter de leur sincérité, tant la charge émotionnelle était forte. J’étais à la marge d’une catharsis collective, condamné à observer ces débordements de joie et de tristesse à travers mon viseur sans pouvoir y prendre part… »

Didier Pazery

L’EXPOSITION