Ici, la monstruosité devient un langage : elle absorbe l’exagération, le déformé, l’absurde. Une vache, symbole rassurant du paysage rural, se mue en une figure étrange, presque dystopique. Décontextualisée et transposée dans un univers saturé, elle oscille entre nostalgie et inquiétante étrangeté. Ces little monsters générés par IA et représentés sur les toiles, incarnent cette tension entre mémoire et transformation.
My Little Monster est aussi une performance. Le corps dialogue avec les toiles, s’y glisse et s’en échappe. Costumes, postures et gestes amplifiés réinterprètent le grotesque, brouillant les frontières entre l’artifice et le vivant. Tout devient fluide : l’humain, l’animal, le pictural, le numérique.
Avec humour et ironie, l’exposition détourne la peur du monstre pour en faire un jeu. Elle invite à apprivoiser ces figures hybrides, à ne plus les voir comme des spectres du passé, mais comme des compagnons d’exploration. Peut-être alors, entre rires et inconfort, révéleront-ils ce qu’ils sont vraiment : des reflets déformés de notre propre monde.