Il connaît les maux qui minent la société ivoirienne, les défis auxquels sont confrontés les jeunes africains et ivoiriens en particulier. Mais son cœur et ses pinceaux parlent aujourd’hui de ce qu’un peuple peut avoir de plus cher : la culture. Il le dit lui-même : « Aujourd’hui, sous l’influence de la culture occidentale, l’Africain tend à piétiner sa culture et à perdre son identité… » Dans le souci d’interpeller cette jeunesse en perte de repères, les œuvres de Japhet fusionnent tradition et modernité à travers une forme d’écriture développée, à travers une « hybridité plastique » rendue possible par le truchement de techniques et d’outils contemporains.
Du fusain dans l’atelier, à la bombe sur les murs de la rue, Japhet ne cesse d’interroger son public sur la codification de son art et sur la diversité culturelle de ses productions artistiques. Exposant souvent des masques africains dans des scènes urbaines, Japhet se considère comme l’un des porte-voix de cette jeunesse africaine battante, forte et fière de ses richesses patrimoniales à l’instar de ses contemporains Obou et Le Traxeur… « L’hybridité culturelle » se rapproche alors du métissage et se situe dans la perspective de l’altérité. Dans cette perspective, il faudrait se garder de recréer de la centralité en faisant de l’hybridité une norme culturelle ou esthétique.