Les travaux de l’artiste illustrent le ressenti de la dissonance entre le refus des standards omniprésents de la féminité et les rituels qu’elle s’impose pour incarner le rôle de femme. Ces efforts souvent à peine remarqués, rarement loués, provoquent un sentiment de déception, témoin d’une recherche de validation extérieure réductrice. Mialy interroge ainsi quel travail peut-on faire pour se libérer de cette image unidimensionnelle de nous-mêmes.
La scénographie de l’exposition met en scène des grands formats colorés représentant des parties du corps submergeant le spectateur et noyant les portraits au format réduit dans l’absurdité à la fois de leur occupation de l’espace et dans les détails de la chair. Parler du corps de la femme sans porter l’attention du spectateur sur son apparence, nécessite une démarche consciente dans la création. Selon la théorie du regard féminin d’Iris Brey, docteure en cinématographie, et les travaux de Geneviève Sellier, professeure en études cinématographiques, donner accès à l’intériorité du sujet évite au spectateur la position de voyeur. Il n’observe plus un corps mais s’intéresse à la personnalité derrière le corps et à l’expérience du sujet.


